Les éco-gestes du quotidien : la cuisine

La cuisine est la pièce de la maison qui concentre le plus d’appareils consommateurs d’énergie : plaques électriques ou cuisinière, fours divers, cafetière électrique, bouilloire, réfrigérateur, congélateur, lave-vaisselle, lave-linge ou encore grille-pain, fonctionnent au quotidien.

Alors comment agir pour optimiser les consommations d’énergie dans la cuisine ?

Votre Espace Conseil FAIRE est aussi là pour vous conseiller sur les éco-gestes.

Contexte

Si certains des appareils dans la cuisine sont utilisés très ponctuellement, les appareils produisant du « froid », congélateurs et réfrigérateurs, fonctionnent en permanence et représentent à eux-seuls 23 % de la facture annuelle d’un ménage soit plus de 80€ par an d’électricité (hors chauffage et eau chaude – source Ceren et Remodece, 2008).

La cuisson, dans le cas d’une installation entièrement électrique (four, plaques et micro-ondes), représente elle en moyenne 8% de la consommation électrique totale d’un ménage (source ADEME).

L’étiquette énergie

L’étiquetage énergétique concerne aujourd’hui de nombreux appareils électroménagers présents dans les cuisines : les réfrigérateurs, les congélateurs, les combinés, les lave-linge, les sèche-linge, les lave-linge séchant, les lave-vaisselle, les caves à vins, les fours, les hottes de cuisine et les aspirateurs.

Elle renseigne sur les consommations d’énergie de chaque appareil et tient compte des progrès en matière de performances énergétiques. C’est pour cela qu’apparaissent des classes rajoutées au-dessus de A (A+, A++ et A+++).

Comment agir au quotidien ?

Des économies d’énergie liées à l’agencement de la cuisine

Pour l’aménagement de la cuisine, la priorité est de ne pas installer les appareils produisant du froid (réfrigérateur, congélateur) près de sources de chaleur (four, plaques de cuisson, radiateur) ou au contact direct du soleil (fenêtre Sud), pour éviter de générer des surconsommations électriques.

Ils ne doivent pas, non plus, être collés au mur car cela empêche l’air de circuler et l’oblige à fonctionner à un régime plus élevé.

Les appareils produisant du froid : bien choisir à l’achat

Les réfrigérateurs et congélateurs ont été parmi les premiers appareils à bénéficier de l’étiquetage énergétique dans les années 1990 et d’importants efforts pour proposer des équipements de moins en moins consommateurs ont été réalisés sur les 20 dernières années.

Depuis 1995, les réfrigérateurs ont diminué leur consommation de près de 32 %.

Choisissez votre appareil de froid en fonction de la classe climatique, selon la région dans laquelle vous habitez et l’endroit où il sera installé chez vous (cuisine, garage, cave…). Si la température ambiante dépasse la valeur supérieure de la classe climatique, vos appareils vont surconsommer. Mais si elle passe en dessous de la valeur inférieure (dans une cave ou autre local non chauffé), ils peuvent s’arrêter.

Il existe actuellement 4 classes climatiques avec des plages de température allant de 10°C à plus de 43°C ! Pour le secteur Bourgogne – Franche-Comté, on pourra partir sur :

  • la classe SN (tempérée élargie de 10 à 32°C) si l’appareil est en zone non chauffée, attention alors à ne pas descendre sous les 10°C ;
  • la classe N (tempérée de 16 à 32°C) si l’appareil est en zone chauffée.

Choisissez votre appareil en fonction de sa consommation électrique, mais comparez ce qui est comparable. En effet, comparer « énergétiquement » les appareils  entre eux peut s’avérer difficile car la consommation énergétique d’un réfrigérateur varie en fonction de :

  • la capacité (le volume) de l’appareil ;
  • l’intégration ou non d’un compartiment « congélation » (réfrigérateurs combinés) ;
  • la présence d’un système de dégivrage ;
  • la technologie de production de froid utilisée : froid statique, froid ventilé ou froid brassé.

Avant d’acheter un réfrigérateur ou un congélateur, il faut donc comparer ce qui est comparable, des appareils de format, technologies et volumes équivalents.

Par exemple, un réfrigérateur américain classé A++ peut consommer plus qu’un modèle combiné A+ ; près du double dans certains cas !

Le meilleur indicateur sur l’étiquette énergie reste finalement la consommation énergétique annuelle en kWh.

Exemple pour un réfrigérateur combiné (modèle le plus vendu en France)

  • Un appareil de 250 l qui consomme 130 kWh/an (classé A+++) vous coûtera 18 € d’électricité par an.
  • Le même appareil (250 l) classé A+ aura une consommation de 250 kWh/an et vous coûtera 35 € d’électricité par an.

Si la consommation électrique est un critère de choix pour l’électroménager, il faut également adapter la taille et le volume des appareils à votre usage. Ne sur-dimensionnez pas les réfrigérateurs : pas besoin d’un réfrigérateur de 400 litres pour une personne !

  • Pour le réfrigérateur : 100 litres pour une personne et 50 litres par personne supplémentaire.
  • Pour le congélateur : 70 litres par personne en milieu urbain et 100 litres par personne en milieu rural.

Les appareils produisant du froid : des économies d’énergie liées à l’usage

  • Dégivrer son réfrigérateur et son congélateur tous les trois mois.

Dès que la couche de givre atteint environ 3 mm, il faut dégivrer car cela peut représenter une surconsommation électrique de 30%. Pour rester à la température intérieure idéale, qui est d’environ 5°C, le réfrigérateur fonctionne plus longtemps, entraînant une surconsommation d’électricité, une usure prématurée de votre appareil, ainsi qu’une moins bonne conservation de vos aliments.

À 4 mm, la consommation électrique de votre appareil peut aller jusqu’à doubler (source ADEME).

  • Au moment du dégivrage de votre congélateur ou réfrigérateur, vérifiez les joints de votre appareil. S’ils sont usés, ils laissent échapper le froid, forçant votre appareil à se mettre en route plus fréquemment.
  • En vérifiant régulièrement la température de votre réfrigérateur ou congélateur, vous pouvez également réduire votre consommation d’électricité. Adoptez les bons réglages de température : entre + 4 et + 5 °C pour le réfrigérateur, – 18 °C pour le congélateur. Attention : la température n’est pas homogène dans l’ensemble d’un réfrigérateur. Plusieurs zones sont définies en fonction des aliments à stocker. Repérez les indications de température inscrites directement à l’intérieur du réfrigérateur ou dans la notice de l’appareil. Effectuez vos mesures et réglages en fonction de ces indications.
  • Veillez aussi à ce que l’air circule bien : prévoyez un espace d’au moins 10 cm derrière et au-dessus de l’appareil.
  • Limitez les apports de chaleur à l’intérieur : évitez d’ouvrir la porte souvent et/ou trop longtemps.
  • Couvrez les liquides et enveloppez les légumes placés dans le réfrigérateur : leur évaporation ajoute à la charge de travail du moteur.
  • Laissez l’air circuler dans l’appareil : évitez d’y entasser trop de marchandises.
  • Nettoyez votre appareil régulièrement : la grille arrière doit être dépoussiérée au moins une fois par an. La poussière et la saleté accumulées sur la grille peuvent être à l’origine de 30 % de l’électricité consommée par l’appareil.

La cuisson

La cuisson dans les ménages français est responsable d’une consommation annuelle d’environ 13 TWh d’électricité et 9 TWh de gaz.

Cela représente une moyenne d’environ 500 KWh par an et par ménage, soit plus que la consommation des appareils de froid, et un poids moyen sur nos factures d’énergie entre 50 € (au gaz de ville) et 75€ par an (à l’électricité).

  • Bien choisir son appareil pour la cuisson

L’étiquette énergie n’est pas affichée sur les plaques de cuisson, mais elle est obligatoire pour les cuisinières et les fours électriques depuis 2003. L’étiquette a été étendue à tous les types de fours, y compris ceux à gaz.

L’idée est de sélectionner un appareil avec, à qualité équivalente, la consommation d’énergie (kWh/cycle) la plus basse en cuisson traditionnelle et en chaleur tournante.

  • Privilégiez les fours à catalyse qui ne consomment pas d’énergie pour leur nettoyage. La pyrolyse est extrêmement énergivore et coûte cher.
  • Dans un four à chaleur tournante, on peut faire cuire plusieurs plats en même temps, ce qui permet un gain de temps de cuisson et donc de consommation d’énergie.
  • Les fours combinés (four + micro-ondes) réduisent le temps de cuisson des aliments et la consommation d’électricité de 66 à 75 % (ADEME).

Quel gaz pour ma cuisson ? Bouteille ou gaz de ville ?

Le rendement énergétique entre gaz de ville et gaz en bouteille est sensiblement similaire pour la cuisson.

Si vous avez déjà un raccordement au gaz de ville et que vous l’utilisez pour le chauffage ou la production d’eau chaude, il sera alors plus simple et économique de l’utiliser également pour la cuisson.

Par contre, si vous ne vous servez du gaz de ville que pour la cuisson, des bouteilles s’avéreront plus rentables qu’un abonnement au gaz chaque mois (environ 20€ par mois) en plus de vos consommations.

  • Bien choisir son énergie pour la cuisson

A utilisation équivalente et avec des récipients adaptés à la taille du brûleur, les plaques électriques à induction et les plaques à gaz (de réseau ou bouteille) auront une consommation énergétique plus faible que des plaques de cuisson vitrocéramiques (halogène ou radiant) ou électriques classiques (à conduction).

Pour la cuisson « électrique », la consommation dépend de la puissance et de la durée d’utilisation de la plaque pour la cuisson.

Selon le type de plaque de cuisson, la puissance nécessaire sera différente :

  • plaque à induction : entre 2000 et 7500 W
  • plaque vitrocéramique (halogène ou radiant) : entre 1200 et 2100 W
  • plaque électrique en fonte : entre 1000 et 2000 W

Si les plaques à induction ont des puissances électriques supérieures aux autres technologies, elles permettent néanmoins, en proposant un temps de cuisson réduit, de faire des économies d’énergie.

Cuisson à l’électricité : l’induction plus économique

Selon l’ADEME, les plaques de cuisson par induction permettent une économie d’électricité d’environ 20 % par rapport aux surfaces vitrocéramiques et de 25 % par rapport aux plaques de cuisson. Mais plus la cuisson dure, plus cet avantage s’estompe.

Les plaques à induction demeurent cependant plus chères à l’achat, en moyenne deux fois plus que des plaques vitrocéramiques.

L’induction

Une bobine de cuivre, placée sous chaque foyer, émet un champ magnétique. Lorsque l’on pose un récipient avec un fond ferreux uniquement (inox ou fonte), la cuisson se fait par contact de la casserole avec le champ magnétique.

Le gain énergétique se situe au niveau  du temps de cuisson, divisé par 2 par rapport au gaz ou aux autres plaques électriques et à l’absence de déperditions au niveau du foyer qui ne chauffe que sous le diamètre de la casserole utilisée.

Attention : les plaques à induction ont des puissances électriques qui vont de 2000 W à plus de 7000 W ! Vérifiez la puissance de votre abonnement sur votre facture ou auprès de votre fournisseur d’électricité. Il ne faudrait pas que cela vous amène à augmenter la puissance de votre abonnement.

Des économies d’énergie liées à la cuisson 

  • Pour la cuisson des aliments, utilisez des ustensiles adaptés au diamètre de vos plaques.
  • Couvrez vos casseroles autant que vous pouvez : cela réduit considérablement la déperdition d’énergie. La cuisson dans une casserole avec couvercle permet d’économiser de 30 à 70 % d’énergie (surtout pour les liquides) en raccourcissant le temps de cuisson.
  • Un autocuiseur (cocotte-minute) permet de réduire les temps de cuisson par trois : c’est trois fois moins d’énergie dépensée.
  • Réchauffer ponctuellement un plat aux micro-ondes est également plus économique que d’utiliser un four traditionnel, bien qu’il ne faille pas en abuser.
  • N’ouvrez pas la porte du four pendant la cuisson. Contrôler la cuisson à travers la vitre plutôt que d’ouvrir la porte.
  • Ne préchauffez votre four que si c’est vraiment nécessaire : le préchauffage, ce n’est pas automatique ! Beaucoup de recettes ne le nécessitent pas en réalité.
  • Utilisez l’option chaleur tournante, notamment lorsque vous enfournez plusieurs plats en même temps.
  • Utilisez la chaleur résiduelle et l’inertie du four en l’éteignant quelques minutes avant la fin de la cuisson.
  • Évitez de faire surchauffer votre four pour le nettoyer ; la pyrolyse est notamment très consommatrice d’électricité. Un nettoyage léger mais régulier (avec une éponge) peut suffire à entretenir votre appareil.
  • Ne laissez pas la hotte tourner inutilement une fois qu’elle a rempli son rôle.
  • Nettoyez régulièrement les filtres de la hotte pour éviter qu’elle surconsomme.

Contactez votre Espace Conseil FAIRE pour en savoir plus.

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